Agoraphobe mythe ou réalité ?

La bonne utilisation du mot agoraphobie/agoraphobe

A proprement parler un agoraphobe ca n'existe pas et s'identifier comme étant un agoraphobe ne vous aidera en rien. Si vous êtes un parent, un proche, un ami, un (e) conjoint(e), commencez dès maintenant à comprendre la distinction qu'il faut faire. L'agoraphobie ce n'est  pas un état d'être c'est une certaine dysfonction, accompagnée de symptômes. C'est pourquoi nous préférons ne pas dire de quelqu'un qu'il est agoraphobe car cette identification jouera un rôle négatif dans la compréhension et surtout dans la résolution de la dynamique. Nous proposons nettement de dire  de quelqu'un qu'il souffre d'agoraphobie.

Cela peut sembler être une façon détournée, pour certains, une façon de ne pas nommer quelque chose,  mais pour nous il est très important de faire une distinction car comment voulez-vous que quelqu'un tente de règler une dimension à laquelle il s'identifierait, une dimension qu'il prendrait pour lui. Ce serait comme lui demander de laisser tomber une partie de son identité et c'est en ce sens que l'identification au mot agoraphobe pourrait être néfaste. L'agoraphobe n'est pas une nouvelle identité.

L'agoraphobie est justement en lien avec une identité chambranlante, une peur de prendre sa place qui trouve ses racines dans un empêchement à mettre de l'avant les caractéristiques d'une personne. Une identité qui fut trop souvent attaquée, critiquée et qui finira par avoir de la difficulté à donner toute la place qu'elle devrait prendre. En lien direct avec un environnement contrôlant qui empêche normalement a une identité d'avoir la place qu'elle mérite. La personne souffrant d'agoraphobie a justement un problème avec son identité, il ne faudrait pas en plus lui ajouter une autre identité: l'agoraphobe.

En fin de compte les symptômes de l'agoraphobie sont là pour que la personne finisse par se trouver, se comprendre et agir en conséquence. Et non pour qu'il s'identifie à eux. Les symptômes sont là pour amener la personne, qui trop souvent auparavant a nié sa propre réalité intérieure, a comprendre qu'il faut qu'il y ait des changements au niveau de ses comportements, des changements au niveau de ses pensées, de ses réalités et surtout qu'il ressente ce qu'il a trop souvent tassé ou nié ou pas affronté. L'agoraphobe est donc un terme a employer que très rarement, il faut le substituer à personne souffrant d'agoraphobie afin qu'il n'y ait pas d'identification possible.